Les souliers d'Oum Kalthoum

 

Crédit image : "Oum Kalthoum" by maskoni is licensed under CC BY 2.0.

 

 

Note d’intention

 

Ce jeu est né d’un projet de médiation culturelle envisagé avec l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris à l’occasion de l’exposition Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida (mai à septembre 2021). L’exposition, dont l’ouverture initiale était prévue pour 2020 a été reportée à cause du covid-19 et toute la programmation en a été bouleversée, le projet de médiation n’a donc pas pu voir le jour. Dans la mesure où j’avais déjà commencé à travailler sur ce projet, j’ai décidé de l’adapter pour en faire un GN plus classique, "Les souliers d'Oum Kalthoum" était né.

 

Ancienne employée de l’IMA pendant 18 mois, j’ai eu la chance d’acquérir quelques maigres connaissances sur le monde arabe, son histoire et sa culture, et j’ai envie de participer à la transmission de cette richesse. Néanmoins je suis une femme blanche d’origine française et mon vécu est assez éloigné de celui des personnages de ce GN. En dépit de cette limite, je crois utile que ce jeu existe dans le paysage GNistique actuel, ne serait-ce que pour permettre à des personnes peu renseignées de découvrir une partie de cette histoire. Mon espoir est que ce jeu soit une ouverture vers des lectures, écoutes et visionnages divers, raison pour laquelle vous trouverez une liste de références à la fin de cette page. Les organisateur·ices de sessions sont encouragé·es à les transmettre aux participant·es.

 

Le GN « Les souliers d’Oum Kalthoum » est un format court d’environ 4 heures de jeu pour trois participant·e·s, qui a pour objectif de faire découvrir l’univers des Divas au cours de la première moitié du XX^e siècle dans le monde arabe. La volonté de ce jeu est d’apporter des connaissances aux participant·e·s, mais aussi d’éveiller leur curiosité sur des sujets historiques qu’iels pourront creuser par la suite.

 

Si l’histoire d’Oum Kalthoum et de ses émules est un prétexte à faire éclater entre les trois personnages les non-dits et frustrations qui peuvent s’installer au sein des fratries, la vocation de ce jeu est de s’intéresser à l’histoire contemporaine du monde arabe (principalement l’Égypte et la Syrie) et d’aborder la question du colonialisme, inhérente à cette région du monde. Les éléments historiques donnés sont néanmoins à prendre avec des pincettes dans la mesure où ils sont le reflet des subjectivités des trois personnages et le résultat de mes propres lectures, encore insuffisantes sur le sujet.

 

 

 

Pitch

 

À la mort de leur père, Imane, Fériel et Soukaina se réunissent dans sa maison pour mettre de l'ordre dans ses affaires. Au milieu de ses papiers, elles découvrent un mystérieux journal intime dont elles vont tenter de comprendre l'histoire. Ce jeu expérimental pour 3 joueureuses, divisé en scènes, a pour objectif de faire découvrir l'histoire incroyable des grandes Divas du monde arabe tout autant que de creuser les émotions complexes qui peuvent naître au sein des fratries. Il abordera les thèmes des rêves déçus, des frustrations et jalousies, de la condition féminine et de la santé mentale ainsi que ceux du colonialisme, de l’émigration et de l’identité arabe.

 

 

 

Design

 

Le GN est construit en trois actes : Acte 1 – Frustration, Acte 2 – Colère, Acte 3 – Pardon. Ces intentions sont des indications de jeu que les participant·e·s doivent suivre pour chaque acte et ainsi alimenter leur roleplay.

 

Avant chaque Acte, l’organisateur·ice donne aux participant·e·s des instructions pour jouer une scène de Prélude, toujours un flashback, visant à mettre en valeur chacune de ces émotions.

 

Chaque Prélude est clos par une musique qui lance le début de l’Acte dans le présent.

 

 

 

Les personnages

 

Les trois personnages du GN sont préécrits avec quelques secrets. Compte tenu de la densité du sujet, les fiches de personnages sont envoyées en amont de la session afin que les participant·e·s puissent s’en imprégner et explorer les différents liens multimédias proposés.

 

 

Attention, les trois personnages sont des femmes cisgenre racisées, et il n’est pas possible de le changer. Les genre des participant·e·s n’a pas besoin de correspondre à celui des personnages, mais pour des questions de préférences féministes, la participation des hommes cisgenre sera limitée à un par session.

 

Imane, La-Fille-Modèle : C’était la préférée du père, la plus sérieuse. Imane est mariée et elle a deux enfants, elle vit une vie de famille modèle, du moins c’est l’impression qu’ont ses sœurs. Elle a l’impression de tout gérer : la maladie du père, l’école à la maison, la vie de famille, elle a trop tiré sur la corde et arrive à saturation. Ses sœurs l’admirent pour sa capacité à tout gérer, enfants, travail, mari et par le fait qu’elle est une personne sur qui on peut compter.

 

Fériel, Miss-Univers : La mauvaise élève, celle qui ne donnait pas pleine satisfaction. Elle semble superficielle à ses sœurs, qui regardent sa carrière d’esthéticienne avec un peu de mépris. Elle vient de quitter son mari et sait qu’elle est réputée dans la famille pour ne pas être capable de se débrouiller seule. Ses sœurs l’admirent pour sa classe et sa capacité à mener sa vie comme elle l’entend.

 

Soukaïna, Madame-Je-sais-tout : La plus jeune est celle qui a fait des études d’arabe littéraire pour renouer avec les traces de sa famille. C’est la seule de la fratrie capable de lire l’arabe. Elle a fait une école prestigieuse et a tendance à prendre ses sœurs de haut. Elle a un copain, mais elle n’a pas une bonne image des couples de ses sœurs et ne veut pas mener la même vie qu’elles. Ses sœurs l’admirent pour son intelligence et la façon dont elle a décidé de renouer avec le passé familial.